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Qui était Jean-Claude Charles ?
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Qui était Jean-Claude Charles ? Ecrivain haïtien - Poète-Romancier
Jean-Claude Charles est né le 20 octobre 1949 à Port-au-Prince (Haïti). Il
laisse son pays à l'âge de 21 ans et c'est à Chicago d'abord ,
puis à New York où commence l'enracinerrance de cet auteur qui plus
tard, dans son œuvre, se définira comme « nomade aux pieds poudrés » et « nègre errant ».
Journaliste à Paris, Jean-Claude Charles collabore pendant longtemps au quotidien Le Monde avec des récits de voyage.
Poète,
romancier, scénariste, régisseur et auteur de documentaires pour la
télévision , il a également été producteur de séries pour la radio
(France Culture). De 2003 à 2009 il tiendra une chronique dans Haïti Tribune.
«
Homme de nulle part », Jean-Claude Charles partageait son temps entre
New York et Paris comme Ferdinand, le protagoniste de ses deux grands
romans, Manhattan Blues et Ferdinand, je suis à Paris.
Jean-Claude Charles s'éteint brutalement à Paris le 7 mai 2008.
Pour
célébrer sa vie et son œuvre, des personnalités et des amis se
réunissent le 14 mai à Saint Denis, le 15 mai à Paris pour une
cérémonie civile de crémation au cimetière du Père Lachaise, à
Port-au-Prince pour la messe célébrée le 24 mai à l'église du
Sacré-Coeur de Turgeau , le 31 mai à New York pour une soirée
d'hommages à Manhattan et le 22 juin à Brooklyn.
« Je
sors. Et c'était comme un chapitre de ma vie qui se terminait. Envol
d'oiseaux sur la mer. Au loin. Un temps superbe. Le bonheur des
mouettes est le mien La lumière m'éblouit. »
(Bamboola Bamboche). Concours d'écrits poétiques Jean-Claude Charles Edition 2017
| | © Crédit Patrick Bard | Michel Boy rencontre Jean-Claude Charles
Michel
Boy a découvert l’écriture de Jean-Claude Charles en 1998 à la
fois ses romans et sa thèse sur « la naissance du corps noir ». |  © Crédit Théâtre 7 | Dans
le cadre de la commémoration du 150ième anniversaire de l’abolition de
l’esclavage, Michel Boy a réalisé un montage d’extraits de“
Manhattan Blues “ et de “ Bamboola Bamboche “ ainsi qu’une
sélection des passages les plus parlants de sa thèse. Cette
fréquentation intensive de son œuvre pendant des mois et des
années a permis à Michel Boy de ressentir la pertinence de la pensée de
Jean-Claude Charles, sa rigueur au service d’un délire noir et coloré,
son humour. Michel
Boy a donné de nombreuses lectures spectacles de ses romans et thèse et
a adapté un de ses romans Bamboola bamboche à la scène en
deux créations théâtrales le Cuivre et le Bambou 1 ( 2005) et le
Cuivre et le Bambou 2 (2007).
«.........
J’ai aimé son style si particulier et lorsque j’ai rencontré l’homme,
je fus ému par sa sensibilité extrême, sa chaleur. L’esprit toujours
aux aguets, dilettante infatigable, il tisse ses textes et l’on y est
pris.L’ aventure fut excitante, délicate... Un long et passionnant travail. »
Michel Boy
BAMBOOLA BAMBOCHE de Jean-Claude CHARLES
Commentaire
Tout dans mon rêve est d’un pur présent. (André Green)
Le Cuivre et le Bambou 1 est un rêve. Celui d’un écrivain, peut être l’auteur, en “enracinerrance”, nourri des cultures rencontrées dans son exil. Trois
cultures dominent : la culture Haïtienne, la culture New-Yorkaise et la
culture Française, l’auteur a toujours résidé entre Paris et
New-York.Trois pointes d’un triangle dont le sommet demeure Haïti. Ces cultures ne s’annulent pas, ne se diluent pas, elles ouvrent l’être, le densifient, le rendent lucide au monde. L’action se déroule de minuit ( l’heure du diable ) à sept heures du matin. Le
rêve possède sa propre chronologie et donne une interprétation
férocement lucide par les rapprochements, les superpositions, les
distorsions qu’il se permet de l’histoire d’une île de passage,
de bêtes bagarres de territoires... les chevaux...«
On pourrait raconter l’île par les chevaux... On pourrait raconter
l’archipel par la mer, les bateaux, les mouvements des bateaux” . C'est l’histoire étouffée d’une Caraïbe en mal de liberté. “
Il y a là des bribes de drames... Il y a là des dérapages
inexpliqués... Il y a là un trop-plein de mémoire qu’il fallait capter,
des souvenirs qui se contorsionnaient... la mémoire parfois s’empâtait, les langues s’empâtaient, parfois, tout était limpide.” L’écriture
de Jean-Claude Charles poète, journaliste, fou de jazz est une
explosion d’images, de mots, de sons. C'est un cri contre “ l’ordre
fondamentalement injuste de ce monde”, un cri chargé d’humanité,
restitué avec un humour très coloré, éperdument vivant, une poésie
étonnamment palpable, une connaissance viscérale du dossier. Cette écriture savante et si accessible a besoin de puissance, d’énergie. Pour la première fois, elle passera par la scène . L’envie
de porter à la scène “ Bamboola Bamboche “et d'adapter ce roman
est née d’une complicité, une amitié à peine dite mais profonde, qui
nous unit.
Michel Boy Metteur en scène juin 2004
« Le Cuivre et le Bambou 2 ”
La
création 2007 a été la seconde étape du travail que nous avons engagé
en collaboration avec l’auteur haïtien Jean-Claude Charles. Nous avions lors de la création du « Cuivre et le Bambou 1 »
expliqué le sens de ce travail en deux temps qui avait pour objet
d’adapter et de porter à la scène le roman “Bamboola Bamboche” de
Jean-Claude Charles.Nous
souhaitions mettre son écriture cinématographique à l’épreuve de la
scène puis accomplir un travail d’approfondissement à partir
de cette expérience.« Bamboola bamboche*»
parle d’Haïti, parle des démons haïtiens ( démons toujours présents ),
à travers les rêves d’un journaliste, ce fut la première
étape réalisée et jouée en janvier 2005 .Bamboola
bamboche parle aussi de l’exil, de la difficulté de l’engagement
d’un intellectuel loin de sa terre, de “l’enracinerrance” nourrie des
cultures rencontrées dans l’exil de l’auteur. Ce fut la seconde étape
réalisée en 2007Nous
avons foré une sorte de spirale dans le texte de Jean-Claude
Charles pour avoir accès au sens profond par une imprégnation
progressive. Le temps, notre besoin et notre luxe.“
On est quand même dans un contexte à ne pas perdre de vue : traite des
nègres, esclavage, colonisation, exode, diaspora... Je suis de ce lieu
-là. Il y a des voix que je porte qui me dépassent. J’ai tenté d’en écrire les traces, sans m’y enfermer » Jean-Claude Charles.
*une
nuit, sur une île des Caraïbes, un bar. Au Bamboola Bamboche, se tient
le gala de charité des danseuses nues. il y a là une drôle de faune ,
que des affaires assez troubles lient aux danseuses. Un coup d’Etat se
prépare, contre la dictature qui sévit sur une île voisine. Un
journaliste (à la recherche d’un écrivain disparu) regarde tout.
Crapahute dans les mémoires, les langues, l’Histoire. Vertige d’un archipel où tout est possible, l’amour d’une femme, la mort d’un homme...
« Parcours d’écrivain »
Jean-Claude Charles a notamment publié :
des recueils de poésie : « Négociations » (Editions P.J Oswald, collection j’exige la parole Paris,1972) « 5+1 Lettres à Elvire » poèmes enveloppés d’une lithographie de Télémaque (Editions Les Yeux Ouverts,Genève 1990) « Free 1977-1997 » (Ed Sapriphage N°33, Paris 1998)
des essais : « Le Corps noir » étude sur la naissance du corps noir (Hachette /POL.Paris 1980) « De si jolies petites plages » (Stock,1982)
des romans : « Sainte Dérive des Cochons » (Edition Nouvelle Optique, Montréal 1977)
« Bamboola Bamboche » (Editions Bernard Barrault, Paris 1984)
« Manhattan Blues » (Editions Barrault-Paris 1985) Traduit en allemand (Rowohlt) et en italien (Dall’Oglio)
« Ferdinand, je suis à Paris » Roman (Editions Barrault, Paris 1987)
« Sur des Portraits d’Amateurs » (1990) Texte autour d’une série photographique” Jazz” par Patrick BARD (Editions L’Echiquier d’Art - Paris)
« Les treize morts d’Albert AYLER » Texte de fiction (livre collectif in Série Noire N°2442 Gallimard 1996)
« L’Odeur des Putois dans la Forêt » Roman - inédit Le
troisième et dernier volume de la trilogie que J.C Charles a consacré à
ses deux héros : Ferdinand doit toujours suivre des itinéraires
compliqués. Cette fois, ce sera la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso et
Berlin.
« Du côté de chez Himes » Essai sur l’écrivain Chester Himes - inédit
« Quelle fiction? Que faire ? » Edition Mémoire , Port-au-Prince , 1999
La presse a notamment écrit :
Manhattan Blues Editions Barrault-Paris 1985 “
Quand les jours passent et qu’on s’éloigne de sa lecture, Manhattan
Blues paraît de plus en plus beau. On voudrait être à le relire
encore... C’est pourquoi j’écris aujourd’hui que c’est un livre
magnifique.”
D’abord le livre paraît trop écrit. On craint
de ne pas pouvoir suivre le rythme. Et puis très vite on le suit, on
n’y pense plus, on le suit sans y prendre garde: ce rythme
s’impose. Très vite on s’embarque dans le grand vaisseau de la lecture.
Le temps ne passe plus, on lit... On est du côté de l’auteur dans cette
affaire. On croyait comme lui, on se trompait comme lui et comme lui brutalement on s’aperçoit de l’erreur.
Jean-Claude Charles est sans doute un romancier, vrai, grand.
Marguerite Duras - L’Autre Journal
“J’ai
été très impressionné par cette écriture. Elle évoque les grands
romanciers américains... assez loin de ce qui s’écrit actuellement en
France.”
Gilles Perrault
Bamboola Bamboche Editions Bernard Barrault - Paris 1984 “
Tout le livre est dans ce style cahoteux, cette écriture cul-sec des
soirs où, derrière les brumes du tabac et de l’ivresse, le monde paraît
moins inhospitalier, plus drôle, plus fou et plus aigu en même
temps”
Josyane Savigneau - Le Monde
“
Qui a prononcé le mot désespoir? Sortez provocateur! Reste le mot en
smoking, l’image en haillons, la jubilation en Bobby Lapointe sur le
vieux Teppaz; Miles Davis, Brautigan, le journal de Jules Renard et le canal Saint-Martin. Mieux qu’une paire de béquilles, non? Lisez Jean-Claude Charles .
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